Aujourd'hui je vous invité à découvrir le loft de Judith de Graaff akka JOELIX, graphiste freelance, blogueuse, et co-fondatrice de la communauté des amoureux des plantes Urban Jungle Bloggers. Judith et son mari habitent à Nogent-sur-Oise dans un étonnant bâtiment de 504 m², installé sur un terrain arboré de 2 743 m², le rêve à seulement 50 kilomètres de Paris. Un rêve qui peut devenir le vôtre, puisque après 12 années passées dans leur loft, Judith et son mari l'ont mis en vente pour changer de région suite à une mutation. Vous pouvez découvrir le descriptif complet sur studiosapique.com.
Hello Judith, peux-tu te présenter ?
Hello Freg ! Je m’appelle Judith, je suis graphiste freelance, blogueuse et co-fondatrice d’Urban Jungle Bloggers. Avec mon mari et nos chats, nous habitons un loft dans l’Oise, à 50 kilomètres au nord de Paris.
Peux-tu m'en dire plus sur ton blog JOELIX.com ?
En 2006 j’ai ouvert mon blog JOELIX.com. Le nom est un mélange de la prononciation de mon prénom en anglais, de Joëlle, un prénom que j'aime, et le "IX" pour son côté futuriste. C'est mon pseudo depuis mes 16 ans que j'ai tout naturellement réutilisé pour le blog. Au début j’y partageais surtout des projets créatifs coup de cœur, et très vite j’ai commencé à faire mes propres photos pour l'orienter vers un blog personnel lifestyle, design, déco et voyage. C'est mon terrain de jeu créatif où je peux aborder les thèmes que je veux, et autant que je veux. Même si le rythme de mes publications est moins soutenu qu'il y a quelques années. En ce moment je suis très fan des stories sur Instagram, où je partage des photos et petites vidéos bien plus souvent.
Et Urban Jungle Bloggers ?
En 2013, avec mon ami Igor du blog Happy Interior Blog, nous discutions des choses qui nous passionnent, comme la déco, les voyages et les plantes d’intérieur... C’est à ce moment là que notre idée de faire quelque chose autour de cette passion est née. Ça a débuté par une série sur nos propres blogs, ensuite d’autres blogueurs ont eu envie de se joindre à nous. On a commencé à partager tous ces articles sur les réseaux sociaux, et on l’a appelé Urban Jungle Bloggers. Puis ça s’est développé pour devenir une vraie communauté d’amoureux des plantes, où l'on échange des conseils, idées déco, styling et même des boutures. Puis début 2016 nous avons commencé à écrire le livre Urban Jungle. Nous avons rendu visite à cinq personnes de notre communauté, dans cinq pays différents, pour voir comment elles vivent avec les plantes. On a également travaillé avec 18 blogueurs internationaux qui ont partagés avec nous leurs idées déco, et nous avons créé les portraits de 10 plantes avec des conseils d’entretien. En amont, on a ouvert le compte Instagram @urbanjungleblog sur lequel nous partageons deux fois par jours nos photos préférées taguées avec le hashtag #urbanjunglebloggers.
Après l’anglais et l’allemand, le livre Urban Jungle vient de paraitre en français, peux-tu me parler de ce projet ?
On a lancé les versions anglaises et allemandes de notre Urban Jungle Book en septembre de l’année dernière. Au bout d'une semaine, le livre en anglais était déjà épuisé ! Il a été réimprimé dans la foulée. Ça s’est reproduit depuis, nous préparons actuellement la septième édition. C’est fou ! Comme je vis en France depuis plus de quinze ans, je suis ravie que les Éditions Eyrolles aient souhaité éditer la version française. Voir notre livre dans des librairies et boutiques ici, chez moi, ça me fait quelque chose. Avec Igor, nous avons présenté le livre français début septembre à Paris dans le concept store végétal Mama Petula. Les premiers retours sur le livre français sont très positifs. Pouvoir donner envie aux autres d’adopter une première (ou cinquantième !) plante et de la faire pousser, voir grandir et fleurir, me rend heureuse !
Comment est née ta passion pour les plantes ?
J’ai grandi dans une maison assez "jungle", avec des plantes partout, sur les tables, sur des tabourets, devant les fenêtres. Les plantes faisaient partie de la déco, un peu seventies avec des macramés. Ado je travaillais dans une jardinerie le samedi, mais ce n’est qu’en visitant le Jardin Exotique de Monaco avec ses cactus, succulentes et palmiers que je me suis dit : je veux ça chez moi ! Du coup j’ai planté quelques boutures de cactus Opuntia dans notre jardin d’intérieur, elles ont poussé très vite, et je ne me suis plus arrêté !
Maintenant parlons de ton loft. Quelle est son histoire ?
Notre loft a été construit en 1965 pour accueillir le siège d’une usine de matériaux chimiques de fonderie. Le bâtiment de 504 m² compte 27 pièces : un laboratoire, un réfectoire, une salle de réunion et surtout beaucoup de bureaux. Il a été dessiné par l’architecte Claude André, qui s’est inspiré de l’architecture des années 30, et notamment de la Villa Savoye de Le Corbusier. C’était un lieu de prestige, avec son jardin intérieur et un escalier unique, mais aussi un vrai lieu de travail.
Comment l’avez-vous découvert ?
Un dimanche de 2003, lors d'une balade le long de l'Oise. L’extérieur du bâtiment nous a tout de suite intrigué, nous étions sous le charme. On apercevait les robinets de l’ancien laboratoire, les plantes tropicales dans le jardin intérieur... On s’est renseigné pour savoir si le bâtiment était à vendre. C'était le cas, mais un compromis de vente venait d'être signé... Finalement l’affaire n’a pas été conclue, et nous avons saisi l’opportunité !
Vous étiez à la recherche d’un tel projet ?
Pas du tout, c’était un coup de cœur ! Le bâtiment avait de la gueule depuis l’extérieur, le jardin était devenu une jungle sauvage puisque le bâtiment était abandonné depuis quelques années. On a tout de suite vu ses possibilités, ses grands volumes, la lumière et ce splendide escalier... Il y avait énormément de travail à faire, mais nous étions prêts pour l’aventure !
Comment vous y êtes-vous pris pour réaliser les travaux ?
C’était une aventure, on s’y est installé en plein hiver sans chauffage, sans salle de bains, et avec l'électricité qui n'était pas aux normes. C’était rude. Nous avons commencé par la base : l’électricité et la plomberie. Ainsi on a pu chauffer une pièce avec un radiateur électrique. Au début on a voulu faire appel à des artisans, mais nous avons eu de mauvaises expériences. Des artisans qui ont vu le bâtiment trop imposant et qui ont fait demi-tour, des devis hors de prix. Comme on est assez bricoleur, on avons attaqué les différents gros travaux nous-mêmes, avec l’aide de notre famille et des amis. L’installation d’un plancher chauffant dans l’appartement, les radiateurs dans les bureaux, l’électricité, la plomberie, l’isolation, la pose des plafonds, de la peinture, l'installation de la cuisine, la pose des sols. Et le dernier gros projet terminé il y a presque 2 ans : la salle de bains avec douche double à l’italienne.
Quels problèmes avez-vous rencontrés dans la réhabilitation ?
Quand on fait ce genre de gros travaux soi-même, on fait forcément des erreurs. Une partie de la plomberie a gelé lors d’un hiver rude. Lorsque les températures se sont réchauffées, les tuyaux ont rompus... C'était les chutes du Niagara ! On a tout refait avec des matériaux plus performants. Autre surprise, le toit a été imperméabilisé, mais l’artisan s’est trompé de produit et cela a engendré des infiltrations puis des dégâts aux nouveaux plafonds.
Quelle ligne directrice avez-vous suivi l’aménagement et la déco ?
Pour la disposition des pièces on aurait pu repenser le plan, car il n’y a pas de murs porteurs. On aurait pu faire des pièces plus grandes, ou même faire une seule grande pièce ouverte. Mais au final on a réutilisé toutes les pièces au format "bureau" ou "salle de réunion", car les volumes nous convenaient. Pour la déco, la base est blanche : sols, murs et plafonds. Avec mon mari, nous aimons beaucoup les couleurs vives. La majorité des pièces de déco est colorée : du jaune, rouge, rose, vert menthe, des petites touches de bleu dans la cuisine... Pour les meubles nous avons investi dans des pièces de design (notamment les tables et luminaires), qu’on a mélangé avec des pièces vintage (les chaises de cinéma) et deux fauteuils Ikea que je viens de transformer avec des housses jaunes sur-mesure de Bemz. On aime aussi beaucoup les jolies suspensions. Nous avons des lampes vintage d’Ilka Plast avec leur formes un peu rétro, deux lampes Semi de Gubi, et une suspension édition limité de Haeng x Urban Jungle Bloggers. Et bien évidemment il y a pas mal de plantes dans notre maison !
Aujourd’hui où en êtes-vous ?
Au début nous avons acheté le terrain d’un hectare avec le bâtiment, mais aussi l’ancienne usine et des bâtiments annexes moins intéressants. On a vendu une partie du terrain, car nous n'avions pas besoin d’autant de terrain, ni d’un jardin d’un hectare. Le bâtiment a une superficie de 504 m², dont un tiers à l’étage, est devenu notre appartement. Il y a des bureaux au rez-de-jardin qu’on occupe de temps en temps. Et sur le côté sud, il y a des pièces qu’on utilise comme atelier. Mon mari a une pièce dédiée à sa collection de Lego, une pièce pour le stockage des outils... En ce moment, de nombreuses pièces sont vides car nous avons commencé à faire les cartons en vu de notre futur déménagement, du fait d'une mutation géographique. Notre bâtiment est à vendre, et pour l'occasion j'ai créé le site studiosapique.com.
La pièce que tu préfères dans ton loft ?
J’adore la salle de bains, mais ma pièce préférée c'est notre petit séjour qu’on surnomme le "Cinema Room". On y regarde des films et séries sur les chaises de cinéma, et on y dîne ensemble en semaine. C’est une pièce qui est cachée par un arbre, on s’y sent un peu comme dans une cabane dans les arbres. On y trouve aussi la majorité de mes plantes, car la lumière est très favorable.
Et cette immense pièce vide à l'étage, quelle est sa fonction (NDLR : sur le photo précédente) ?
Il s'agit de l'ancien laboratoire dans lequel nous avons enlevé la robinetterie et les plafonds. Elle est principalement utilisée pour du stockage temporaire, et la litière des chats... Ce n'est pas pas très glamour ! La pièce fait plus de 90 m², nous avions envisagé plusieurs possibilités : la transformer en studio indépendant, en faire une galerie d'art, un camping couvert, un Airbnb... Plein d'idées que nous n'avons jamais réalisées.
Ton objet déco ou meuble fétiche ?
L'armoire du brancard d’urgence en métal laqué rouge, une des seules pièces intéressantes de l’usine que l'on a pu récupérer. À l’intérieur on y trouve encore le brancard en fer et toile. Il est très lourd à porter, même à vide. Il y a aussi les lettres provenant d'un ancien restaurant de Nogent-sur-Oise. Je les avais repérées depuis longtemps, et à la destruction du restaurant, j’ai demandé ce qu’ils allaient en faire... Ils m’ont répondu qu’elles partaient à la poubelle, et que si elles m’intéressaient, il fallait venir les démonter dans l’après-midi. Avec l’aide de nos voisins on a récupéré l’énorme châssis en métal avec les lettres. Deux lettres sont installées dans notre chambre d’amis, et deux autres dans les toilettes. Je les adore !
Quels conseils donnerais-tu à ceux qui souhaitent se lancer dans l’achat d’une usine ou d’un plateau à transformer en loft ?
Faites des photos avant les travaux ! Nous n'avons que très peu de photos d'avant de qualité, et je le regrette aujourd'hui. C'est aussi très sympa de tenir un journal de l'avancement des travaux et de le relire de temps en temps. C'est super motivant. Aussi, profitez de la période des travaux, n’attendez pas l’après pour "vivre". Et si les travaux sont trop longs, faites des pauses. On a attendu un peu avant de commencer la salle de bains et j’ai trouvé que c’était très agréable de ne pas "être encore en travaux".
Pour en savoir plus sur ce loft unique, rendez-vous sur studiosapique.com.
Surface : 504 m² (dont environ 150 m² transformés en habitation)
Ville : Nogent-sur-Oise
Photos : Judith de Graaff
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